Colocataires (2022) Critique de courts métrages

 

 Outre la personnalité festive du film, Roommates d'Ashley Eakin est une déclaration franche et amusante d'un message que nous devons vraiment donner et écouter plus souvent.

 Deux filles, chacune avec son propre problème, discutent de l'opportunité de rester au niveau social dans lequel la tradition les a placées. En colère, frénétiquement et naturellement, elles décident qu'elles doivent briser la barrière et être comme tout le monde. C'est un discours que nous, en tant que société devenue plus fragile que jamais, avons peut-être peur d'envisager.

Izzy et Sophia sont des colocataires qui ont été placées dans le même dortoir parce qu'elles sont physiquement handicapées. Sophia est en fauteuil roulant et Izzy souffre d'une maladie qui lui a fait perdre une jambe. Mais en se rencontrant, ils réalisent que l'union a déclenché quelque chose de très intéressant. Cette rencontre aléatoire est le début de quelque chose d'énorme. La première étape de leur voyage ? Se perdre et vivre à l'université.
Peut-être le regretteront-ils le lendemain. Ou peut être pas.

Izzy et Sophia sont des figures radicales d'une comédie avec plus de substance que vous ne pouvez l'imaginer au premier abord. Leur attitude est suffisante pour lever la main dans la discussion sur les pairs comme étant des pairs sans limites. La progression du film est hilarante, mais Eakin ne lâche jamais l'intention initiale avec un film comme celui-ci.

Le meilleur? Eakin concède le pouvoir aux porteurs d'un tel agenda. Kiera Allen et Kelsey Johnson sont les vedettes, et leurs personnages incarnent pleinement leur véritable "situation" (les actrices sont handicapées dans la vraie vie). Il est controversé d'utiliser le terme handicapé, mais pour les besoins de l'examen du film, ce n'est pas vraiment un gros problème. Après tout, vous comprendrez pourquoi c'est une partie pertinente de la conversation du film après avoir entendu de première main ce que les plus touchés par le terme ont à dire. C'est éclairant d'une manière directe et poignante.

Heureusement, Eakin n'aborde pas le sujet avec trop de sérieux et de dramatique. Ce n'est pas un endroit pour ça. C'est le collège, le véhicule de la maturité qui frappe avec beaucoup de puissance ceux qui n'y sont pas préparés. Le film est le reflet de conversations intimes qui ne sont pas révélées fréquemment mais qui ont lieu dans chaque couloir et dortoir, et sont puissantes pour modéliser l'âge adulte de manière très accidentelle.

Avec un autre scénario et dans une autre industrie, Roommates souffrirait d'être une excuse pour montrer de vrais handicaps dans le monde réel du collège. Mais Eakin fait mieux avec sa décision intelligente de s'éloigner des discussions fondées par des personnages secondaires. Dans Roommates, la volonté est puissante et elle est entre les mains de deux filles qui sont passées de courageuses à régulières selon leurs propres conditions. Leur aventure est espiègle et coquine, mais ce n'est pas parce qu'ils sont handicapés et tentent d'être comme tout le monde. C'est parce qu'ils ont décidé de célébrer la vie comme l'université l'exige.